En Inde, il y a plus de 30 siècles, Sushruta - le père de la chirurgie - a décrit le concept de "shatkriyakala", soit les six étapes de l'évolution de la maladie, depuis la santé jusqu'à la maladie qui ne peut plus être guérie. Cet article retranscrit de manière simple ce que la connaissance ayurvédique nous enseigne, nous rappelant ainsi comment le bon sens est l'un des fondements de la santé.
Alors, comment tombe-t-on malade,
que ce soit un simple rhume ou une maladie grave?
Il était une fois un enfant en bonne santé. Nous, au début de votre vie. Certes, cela n'est peut être pas si simple pour tout le monde, mais par soucis de simplicité, commençons ainsi.
Nous sommes donc en bonne santé: de la joie de vivre, sans autre raison que le fait d'être, de la vitalité, de l'énergie à revendre, une bonne digestion, un sommeil de bébé.
Puis, peu à peu, nous sommes soumis-e à des facteurs qui vont perturber ce paradis:
> Alimentation de mauvaises qualité (sucre, produits transformés, grignotages, etc. ) ou en excès,
> Manque d'activité physique, ou suractivité
> Impact de l'environnement, du climat (sec, humide, froid, chaud, etc.)
> Émotions, stress, anxiété (relations à l'autorité, aux autres, situations familiales difficiles, traumatismes, etc.)
Des déséquilibres commencent déjà à se manifester. En Ayurveda, on parlera d'excès d'Air (Vata), de Feu (Pitta) ou d'Eau (Kapha), les fameux Doshas.
L'intelligence de la vie nous protège
L'intelligence de la vie veillant sur nous, nous sommes spontanément attiré-e-s par ce qui nous fait du bien et repoussé-e-s par ce qui nourrit le déséquilibre.
Autrement dit, si nous avons froid, nous nous couvrons, prenons une douche chaude ou buvons une boisson réchauffante. Si notre digestion est faible, nous éviterons naturellement ce qui est lourd et gras. Si nous sommes triste, nous arrêtons toute activité et nous pleurons la tête dans l'oreiller pour évacuer le trop-plein. C'est grâce à cette intelligence spontanée que nous retrouvons l'équilibre et restons, à peu près (selon la quantité de facteurs déséquilibrants), en bonne santé.
Vie moderne et manque d'écoute
Pourtant, notre vie active au sein de cette société moderne nous éloigne de cette intelligence. Les facteurs de déséquilibres y sont accentués (sur-stimulation, que ce soit par les écrans, les activités, ou en nourrissant des désirs matérialistes, "mal-bouffe", etc.) et le bruit permanent nous rend de plus en plus sourd-e-s aux messages de notre corps, de notre cœur (émotions, désirs) et de notre esprit.
La société n'est pas une aide, mais nous avons notre responsabilité: le choix d'être à l'écoute de nous-mêmes, le choix d'éviter les excès, le choix d'acheter et cuisiner des aliments frais, etc.
Si nous ne faisons pas les bons choix, de petits déséquilibres continuent à s'accentuer.
Ainsi l'Ayurveda et ses textes anciens nous rappellent que les causes premières de la maladie sont l'ignorance et l'indulgence (dans le sens du laisser-aller, complaisance, se faire plaisir à l'excès).
Ces déséquilibres vont alors commencer à se montrer, dans un premier temps par des symptômes digestifs. Notre capacité de digestion (Agni) va s'affaiblir, ce qui entraine une production de matières non digérées (Ama) qui vont s'accumuler dans l'estomac, l'intestin grêle, le colon.
Maux d'estomac, acidité, gaz, selles molles, constipation, etc, sont courants, mais pas anodins, car ils sont déjà significatifs d'un cheminement vers la maladie.
A ce stade, nous pouvons endormir ces symptômes désormais courants à coup de paracétamol, d'anti-acide, d’anxiolytiques. Heureusement, nous pouvons aussi écouter et tenter de remédier sans tarder à ce qui va s'aggraver dans le temps, les années passant.
Des petits déséquilibres à la maladie
Si l'équilibre n'est pas rétabli, les matières non digérées - des masses collantes et toxiques pour l'organisme – vont continuer à être produites et disséminées dans les tissus, les organes, et plus particulièrement dans les zones fragiles propres à chacun (selon l'hérédité, des blessures, des pathologies infantiles chroniques, etc.).
La circulation de tous les fluides, énergies, influx nerveux dans le corps en est entravée, les tissus sont moins bien nourris. Cela finit par affecter notre immunité fondamentale, d'où l'apparition des maladies auto-immunes qui sont la conséquences des nombreux facteurs de déséquilibres que notre société moderne nourrit (stress, anxiété, dépression, mauvaise alimentation, surmenage physique et/ou intellectuel, sur-stimulation par les écrans, etc.). Au niveau collectif, nous sommes également plus vulnérables aux pandémies.
C'est ainsi, selon un ensemble de critères – notre constitution (Prakriti), nos tendances aux déséquilibres (Vikriti), notre contexte de vie, nos activités, notre sommeil, notre hérédité, notre immunité naturelle (Ojas), etc – que nous allons développer un type de maladie plus spécifique.
Si les toxines s'accumulent dans le colon, des désagréments bénins peuvent devenir chroniques; ainsi, le syndrome du colon irritable peut s'installer. Si elles s'accumulent au niveau ORL, des sinusites ou angines peuvent apparaître. Dans les articulations, et de l'arthrite peut se manifester.
Semence et terreau
En ce qui concerne les virus et bactéries nocives, on peut comparer l'apparition de la maladie à cette image très ancienne de la semence dans une terre fertile, que l'on retrouve dans les textes ayurvédiques.
Bien que l'image de la graine qui prend racine dans une bonne terre soit généralement positive, cette illustration évoque ici des semences indésirables sur un terreau malsain.
Maladie et infections sont comme des graines. Si votre corps est riche en "Ama" - les toxines qui résultent d'une mauvaise digestion - et qu'il manque d'immunité (Ojas), alors les infections considéreront votre corps comme un terrain fertile. Les graines seront encouragées à y germer.
En revanche, si votre corps est exempt de toxines, que vos énergies biologiques sont équilibrées (les Doshas) et que vous avez un bon système immunitaire, les graines ne germeront pas ou leur germination sera courte, leur enracinement superficiel.
Se soigner par l'Ayurveda: préventif et curatif
Chaque étape a ses propres symptômes caractéristiques qui permettent au médecin, ou au praticien ayurvédique, de reconnaître la perturbation aux stades précoces de la maladie, contrairement à la médecine conventionnelle qui ne traite que les maladies déjà déclarées, c'est à dire à un stade avancé, donc plus difficile à guérir. L'approche ayurvédique aide à établir un pronostic et à adopter des mesures préventives et curatives.
Votre praticien vous aide à soutenir votre santé, votre immunité, votre longévité.
Grace à une alimentation personnalisée, à des adaptations de l'hygiène de vie, à une pratique physique juste, il est possible de prévenir la santé. Pour aller plus loin, les diètes, la phytothérapie et bien sûr les cures ayurvédiques, permettent le processus de nettoyage et de guérison.
Les cures - de par une nourriture digeste, par l'oléation interne et externe du corps, par l'effet des huiles et des plantes, par la mise en mouvement des tissus corporels que provoque les massages, par la chaleur (friction des massages, diverses formes d'application de chaleur, sudations locales ou globales) - permettent la digestion, le décollement, la liquéfaction des masses de matières non digérées qui entravent l'intelligence et la circulation dans le corps. Par exemple, les toxines accumulées dans les articulations engendrent douleurs, inflammation, raideur, gonflement, et même déformations (arthrite, polyarthrite rhumatoïde, etc.). L'application de mouvements, d'huile et de chaleur par différentes techniques adaptées permet de liquéfier et d'extraire peu à peu les toxines à l'origine des symptômes cités précédemment.
Ainsi, par l'évacuation des matières toxiques et le rééquilibrage des énergies biologiques intelligentes de notre organisme, les cures ayurvédiques permettent la guérison.
Si vous sentez qu'une cure ayurvédique vous ferait grand bien, c'est par ici: Cure ayurvédique dans la nature, en Ardèche.
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